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Alors cette fois, un premier cap est passé. Le chiffre 2 qui se trouvait jusqu'à hier sur le compte à rebours s'est transformé en 1 . Jacques a même assisté à minuit au passage de ce chiffre qui nous sera visible durant une année encore. Courage mon frère du chemin, nous y arriverons et nous réaliserons notre rêve. Avoir fait le camino ensemble.
D'où vient ce respect, cette admiration, cet amour envers l'arbre? Sentiments que nous partageons mon frère et moi. Sans doute sommes-nous habités par un gène commun; mais lui d'où vient-il et quel voyage, quel chemin parcouru en notre arbre généalogique? Peut-être fût-il de passage chez un certain Léon ou ...Bref, quelle est notre attitude en tant qu'être humain lorsque nous aimons une personne ou une chose?Nous tentons de nous l'approprier. Alors une solution s'offre à nous; la réalisation de bonsaïs. Grâce aux soins apportés l'arbre vit à nos côtés, miniaturisé. Nous l'apprivoisons, nous en sommes responsables. A nos yeux, son importance grandit jour après jour. Il devient doucement notre reflet, notre image. L'arbre est soumis aux éléments, prisonnier de la terre ainsi que de l'endroit où une graine germa. Le bonsaï lui est complètement dépendant de son admirateur.
L'arbre c'est la force, la fragilité, la légèreté, la densité, la protection, l'abri, l'habitat, la vie, la mort, la beauté, l'éternité, la solitude, le guide, le réconfort, la tolérance, l'ami, la sérénité, la mémoire du temps et du temps, le témoin...Nous lui sommes tellement redevables.
L'arbre n'existe que dans le regard de celui qui l'admire.
L'arbre, nous; ne nous ressemblons-nous pas?
Ainsi tu possèderas aussi ton Léon a dit mon frère en m'offrant ce petit personnage en terre façonné de ses mains.Pèlerin qui à nos yeux revêt une importance mais également une symbolique extraordinaire.Comme tous ces personnages issus du tréfonds d'une imagination il possède une âme,l'âme de son créateur.Ils sont empreints de mystères et capables d'attitudes surnaturelles.D'ailleurs pas plus tard que ce matin désirant rendre visite à mes abeilles,j'ai croisé mon Léon dans le jardin.Visiblement il était en chemin et je me suis empressé de le photographier.
Sacré Léon!
Il était tellement triste dans sa teinte argile que j'ai décidé de le peindre.
Alors cette fois mon bourdon est terminé. C'est grâce à mon frère Jacques que j'ai enfin obtenu la boule tant attendue. Il l'a tournée dans un bois noble, le chêne et j'y ai inscrit la phrase "TRAZARE TU CAMINO" qui signifie "Je tracerai ton chemin". Sur le dessus, j'y ai placé une étoile, cette étoile qui nous guidera. En dessous de la boule je n'ai pas oublié d'y placer le petit tube de verre qui contiendra de la terre de la maison et au retour de la terre de St Jacques. Il est maintenant impatient (tout comme moi) de parcourir de nombreux kilomètres sur les chemins vers Compostelle. Nous aurons déjà un avant gout du chemin lors de notre visite en novembre sur les rives du lac du Der Chantecoq. En effet nous pensons parcourir durant la journée une quinzaine de kilomètres sur le chemin vers Compostelle reliant Namur à Vézelay.
Les pèlerins,je vais vous dire que je les reconnais au premier coup d'oeil,dans la rue,dans un groupe,sans sac,bourdon ou insigne,changés,douchés,propres comme des touristes.Je sais que ce ne sont pas des touristes,ni des randonneurs,mais des pèlerins.Je les reconnais,oui.Dans l'église,samedi dernier,il y en avait trois.Je les ai découverts dans la foule,rien qu'aux regards.Les pèlerins ont le regard qui irradie.C'est incontestable.D'autres vous diront.Non pas le regard brûlé par le soleil ou la fatigue,non,un regard d'ailleurs.Ils irradient.Pourquoi?Alors là...Sans doute ont-ils en eux une petite étoile.Parce que quelqu'un qui marche comme le pèlerin possède forcément en lui quelques rayons de l'étoile qu'il est en train de chercher.Et c'est cette parcelle d'étoile qui brille dans leurs yeux.
"Passants de Compostelle" Jean-Claude Bourlès
"Et puis,il y a cet autre qui me précède,personnage de fantaisie,ni guide,ni ange gardien,ni sosie,ni jumeau,rien et pourtant un peu de moi-même:mon ombre.Elle court,elle va,toujours en tête,rivalisant d'astuces pour ne pas se laisser rattraper,le matin surtout,où au mieux de sa forme elle m'ouvre les chemins de l'ouest.Ensuite elle se fatigue,disparaît une heure ou deux,revient pour me suivre comme un chien à la traîne.A cet instant,je sais que ma journée s'achève,que l'heure est au village invisible mais présent,maisons de terre jaillies d'un horizon de terre couleur de terre.
Jean-Claude Bourlès
Les pierres mises en tas revêtent aussi une valeur symbolique.
Dans les cols des Andes péruviennes tout comme en Sibérie,la coutume veut que les voyageurs ajoutent une pierre à des tas qui ,avec le temps,prennent des dimensions pyramidales.Jean-paul Roux voit dans cette tradition un exemple de l'âme collective:toute accumulation d'objets modestes doués d'âmes renforce la potentialité de chacun d'eux et finit par créer une nouvelle âme extrêmement puissante.L'âme d'un caillou quelconque est faible.Mais elle s'ajoute à toutes les autres âmes d'innonbrables cailloux et l'âme collective de l'amoncellement devient une grande force lumineuse.On constitue cette force en amassant des pierres en certains lieux choisis et ,là encore,l'âme collective est inséparable de l'âme sacrée du sol sur lequel on l'a dressé.
Croix de fer,
point culminant du camino.
Endroit le plus proche des étoiles.
Petites pierres y seront déposées.
Rencontres de chemins inconnus.
Mêmes espérances.
En fouillant sur les sites du chemin de Compostelle j'ai lu que certains pèlerins portaient au cou ce signe. Cherchant à savoir le pourquoi voiçi le résultat de la recherche.Certains textes sont traduits de l'Espagnol.
Signe de protection.
Il apparaît ainsi dans la Bible. Quand Ezequiel dira : « Vous ne fassiez pas de dommages à qui est estampillé avec la TAU ». Il est présage du bien de vivre et mieux mourir.
Un signe de prédestination.
Le Pape Urbain IV dit : ceux qui sont scellés ainsi par la TAU de la pénitence et de repentir ... ". À l'Apocalypse, les adeptes de Dieu, portaient son front marqué avec une TAU comme une distinction singulier.
Signe historique.
L'Ordre monastique de San Antón, a été établi en Castrojeriz (sur le Camino Francès) par disposition du Roi Alfonso VIII, en arrivant à être celle-ci la maison mère de l'Ordre. Ses moines, appelés antonianos, portaient la TAU sur leurs habits et ils la livraient aux pèlerins. Saint François d’Assise l'a utilisée dans ses bénédictions. La marque spécifique du Chemin d'Assise est un "T" jaune (le Tau de l'alphabet grec), accompagné de la colombe de la Paix qui virevolte autour, se posant tantôt à droite, tantôt à gauche, pour nous indiquer la bonne direction.
Signe alphabétique.
En alphabet hébreu, la lettre TAU s'écrit sous la forme d'un T inversé. Dans le Grec, la lettre qui correspond à notre T.
De plus, c’est aussi un signe de fraternité.
Ce sera aussi un signe de plus sur notre bourdon et qui sait peut être un jour seront nous en route vers Assise.
Très beau site aussi que celui de http://www.mundicamino.com/ qui permet jusqu'à se plonger dans les dortoirs de refuges afin de se rendre compte. Deux sites qui resteront nos assistants à la préparation du périple vers St Jacques de Compostelle.
Demain,
sur le chemin nous partirons,
sac sur le dos,bourdon en main,
à la rencontre de rencontres,de réponses,
du non-vécu,du temps perdu,du temps retrouvé,
de ce que nous avons perdu,de notre étoile,
de moments inoubliables,uniques,offerts par le camino.
Traces de pas gravées à tout jamais dans nos mémoires.
Demain,
c'est encore loin,c'est bientôt,c'est tout à l'heure.
Quelle pourrait être l’histoire d’un bout de bois exotique trouvé sur la plage de Koksijde ?
Comme j’aime rêver, je l’imagine comme étant un morceau provenant du mât brisé d'un catamaran pris dans une tempête au large d’îles paradisiaques et qui après des mois et peut être des années s’est échoué sur cette plage de la mer du nord.
Fallait-il que je le laisse sur le sable abandonné, attendant la prochaine marée mais au risque de le voir jeté à un chien et voyant ainsi ses rêves de voyages brisés et volatilisés entre les crocs de l’animal.
Moi je l’ai ramassé car il était spécial de teinte foncée et semblait être noble. Ce qui était certain à mes yeux c'est que ce bois avait vécu et ne pouvait être abandonné. Sa dureté et sa teinte étaient sans reproche mais sa texture laissait apparaître de larges cicatrices preuves de ses souffrances, en fait il avait dû éclater pour se libérer et pouvoir partir en errance.
Je ne sais toujours pas de quel bois il s’agit mais je sais maintenant ce que j’en ai fait.
Après avoir dérivé et voyagé durant un bon bout de temps, il continuera de voir du pays et sentir l’odeur forte des sapins de nos forêts ou ressentir la chaleur du soleil dans la Meseta car ce petit bout de bois exotique une fois usiné et poncé s’est transformé en croix de St Jacques et orne à présent mon bourdon.
La Croix de Saint-Jacques est une croix épée, symbolisant la conquête, la mission religieuse, et également le glaive par lequel périt Saint-Jacques. Cette croix est surmontée d'une coquille que les premiers pèlerins ramassaient sur les plages de Galice et que l'on vendait aussi à Compostelle comme souvenir aux pèlerins dès le XIIe siècle. Elle était le symbole de l'accomplissement du Pèlerinage.
Pour mon deuxième départ sur le chemin cette fois en compagnie de mon frère
j'ai eu envie d'y ajouter quelques symboles.Un petit réservoir qui contiendra de l'eau
ce qui maintiendra en vie durant quelques heures une fleur
cueillie ça et là sur le chemin.(Voir article précédent).
Fera corps avec mon bourdon la coquille en étain conçue par mon frèrot.
Un petit tube amovible en verre contiendra un peu de terre de mon jardin
que je déposerai là-bas...Un peu de terre de là-bas reviendra chez moi...
Ceci est la description actuelle de mon bourdon car
des ajouts sont encore envisageables.
Voici la description de mon bourdon en vue de mon départ
le 15 juillet 2001 sur le chemin en compagnie de Anne mon épouse.
Pour ce faire j'ai choisi dans mon jardin une pousse de
noisetier munie d'une fourche dans le but d'y placer le pouce
lors de la marche.Je l'ai pelé,poli,séché,ciré,mis à dimension.
Utilisant une ceinture usagée en cuir,j'ai garni mon futur bourdon
d'une poignée afin d'y glisser les quatre autres doigts ce qui
me garantirait plus d'assurance et un meilleur appui dans les
montées,descentes et passages à gué.
En garniture quelques écrits dont ULTREÏA,EL CAMINO,mon adresse
en cas de perte,une coquille en bois.Au point supérieur j'y ai
fixé une tête métallique otée d'une très vieille "bergère" reçue
de mon oncle apiculteur.Pour son contact avec le chemin j'ai
utilisé un clou d'électricien en acier vissé dans un écrou en acier
inox.et lui-même soudé sur un raccord réduction en acier également.
S'il est frappé par l'usure,le clou est interchangeable.
Cherche,
Dans tout arbre nu
Le poids de sa lumière
Et au-delà de l'ombre
Sa mesure de silence.
Cherche,
Au bout de ton chemin
Le vrai commencement.
Jean-Claude Bourlès
La coquille est l'emblème de la purification, symbole de grâce et de pureté.
Les deux valves de ce coquillage sont unies entre-elles comme le double commandement de la charité, aussi fait-il miracle. Les pèlerins la font coudre sur leurs vêtements puis sur leur chapeau. D'abord ramassées sur les côtes de Galice, les coquilles sont ensuite vendues sur le parvis de la cathédrale de Compostelle. Le nombre des coquilles augmente sur les vêtements du jacquet, à partir du XVIe siècle d'où le surnom de coquillards que l'on donne aux pèlerins.
Pour la fabrication de nos coquilles en étain que nous placerons à nos bourdons respectifs j'ai dans un premier temps confectionné des moules en argile dans lesquels j'y ai coulé de la cire d'abeilles.
En fait ces coquilles de cire serviront à l'élaboration d'un deuxième moule à cire perdue et d'y couler ensuite l'étain.
Nouvelle liste du matériel à emporter. En dessous des albums 
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